Ariana, Munich et la propulsion électrique (1)

Depuis le projet « Pacte pour l’emploi » durant la période qui s’étend de 2012-2014, les relations entre la Tunisie et l’Allemagne ont connu un notable progrès en matière de formation professionnelle. Et nul ne doute que le modèle Allemand de la formation professionnelle représente pour la Tunisie une immense source d’inspiration à fin de perfectionner notre système de formation, selon des recettes qui ont fait leurs preuves en Allemagne et ailleurs.

Peut être qu’on reviendrait sur ce processus dans un autre article, mais revenons justement au titre qui en parle de la technologie hybride, depuis des années on en parle en Tunisie mais sans aucune instauration concrète de cette technologie qui reste de l’ordre de la science fiction tant de fois discutée sur les PowerPoint lors des innombrables séminaires.

Sans présence de compétences qualifiées en Tunisie, il n’y aura pas de véhicules à réparer et vis versa comme dans un cercle vicieux , et pourtant la part du marché mondial des véhicules hybrides ne cesse d’augmenter avec des véhicules se vendant à des prix concurrentiels, alors pourquoi s’en priver en Tunisie ainsi que de toutes les conséquences environnementales positives et surtout de cette aura de conscience verte qui éveillera le débat sur les défis environnementaux en voyant l’hybride circuler en Tunisie.

C’est dans cette perspective qu’une visite amicale a eu lieu à l’un des plus importants centres de formation professionnelle de l’Allemagne situé à Munich. Le centre est dédié aux métiers de la réparation et du service après vente des véhicules roulants et surtout aux voitures hybrides et électriques, ce qui a fait de ce centre une destination de choix pour de nombreuses délégations européennes et internationales afin de s’en inspirer du génie Allemand.


Avec le directeur du centre de formation à Munich…

Le centre de formation appartient à la puissante organisation des concessionnaires automobile bavaroise fondée dans les années trente et représentant plus de 2000 entreprises juste à Munich, l’organisation travaille en étroite collaboration avec l’association bavaroise de l’industrie automobile (LIV) et l’association centrale de l’industrie automobile allemande (ZDK) au niveau fédéral.

La visite a eu lieu à la dernière semaine du mois d’Août, une période vacante en matière d’activités de formation, sauf de certains groupes de jeunes qui ont déjà entamé leurs sessions préparatoires selon des formules de formation raccourcies. Mais ceci n’a pas empêché le directeur du centre d’être parfaitement au rendez-vous et de me recevoir avec une grande amabilité et disponibilité de sa part, et là j’en profite pour lui adresser ainsi qu’à tout le staff du centre et de l’organisation des concessionnaires de Munich qui a rendu cette visite possible, toutes mes reconnaissances au nom de la direction du CSFMA, de mes chers collègues et de tous nos amis apprenants du CSFMA de l’Ariana.

Le centre forme plus de 5000 jeunes apprenants par an sans compter ceux qui bénéficient des sessions de formations continues et spécifiques. Ayant fait le tour des ateliers du centre j’ai pu constater  l’étendue des équipements de pointe dédiés à la formation, ainsi que de ses ateliers hautement équipés en moyens pédagogiques interactifs avec une propreté clinique, ses locaux centraux qui se situent dans le grand quartier d’affaires au nord de Munich ne sont pas les seuls dont il se dispose, d’autre locaux lui sont  dédiés pour former finalement à tous les métiers de la réparation des véhicules roulants : les 2 roues, les véhicules légers, les véhicules poids lourd, les véhicules hybrides, les véhicules électriques ainsi que le reste des différents métiers inhérents aux services après vente de l’automobile.

Lors de ma discussion avec le directeur du centre qui s’est étendue par la suite à son bureau, je lui ai présenté nos activités de formation au CSFMA, avant d’aborder avec lui tous les aspects de la formation professionnelle en Allemagne dans la réparation automobile. Certainement le système Allemand est d’une solidité systémique infaillible, la sophistication structurelle du système de la formation est tout à fait au niveau d’une hyper-puissante industrie automobile, les réseaux de distribution et de service après vente comme étant entreprises formatrices sont parmi les plus performants au monde, et ceci sans oublier la solidité économique, le foisonnement associatif structuré public et privé, l’accompagnement et la rigueur institutionnelle et législative que ce soit au niveau régional ou fédéral, le tout forme un potentiel inégalé à l’échelle internationale qui emporte et soutient la formation professionnelle en mécatronique automobile en Allemagne. Les sources d’inspiration sont illimitées que ce soit pour la Tunisie ou le reste du monde.

Mr le directeur du centre de Munich m’a confirmé qu’il existe une volonté institutionnelle et politique en Allemagne pour réduire la pollution issue des gaz d’échappement au niveau régional et fédéral, et que dans cette perspective les véhicules hybrides et électriques qui ont leur département de formation au centre, vont atteindre des objectifs de vente records dans un futur proche, ceci sera sans doute possible avec un consommateur motivé par des prix de plus en plus abordables des voitures hybrides, sans oublier les panoplies de législation stimulantes et les aspirations vers une meilleure qualité de vie par la réduction des émissions nocives dans les villes.

Toute proportion gardée pourquoi pas en Tunisie ? En fin, en acquérir un bout de la compétence hybride vaut mieux tôt que tard, dans une tendance mondiale irréversible où les énergies renouvelables prennent la relève sur les énergies fossiles….

L’Estime que le peuple tunisien aurait pour un pays comme l’Allemagne est sans doute liée à l’estime que porte le peuple allemand pour lui-même, une nation qui ne jure que par le perfectionnement du travail, et là notre démarche nationale à s’en inspirer du génie allemand est objectivement juste et à encourager sans retenue. Au niveau de notre CSFMA national, une relation avec les centres de formation et l’industrie automobile de l’Allemagne même au stade amical est plus que souhaitable, ce qui ferait consolider sans doute tout échange des expertises et du savoir faire.

En fin il fallait conclure pour dire que ceci ne peut se concrétiser qu’avec la convergence des efforts personnels et institutionnels en Tunisie, et là je ne peux que témoigner de la ferveur de mes collègues et de la direction pour faire évoluer le CSFMA ainsi que de la prédisposition encourageante de l’AHK pour aider à faire concrétiser ce qui sera dans l’intérêt commun.

Je remercie encore le directeur du centre de Munich et le staff de l’organisation des concessionnaires automobile bavaroise pour leur accueil amical, espérant un jour s’en inspirer de leur haute expertise une fois que nous serions prêts.

S. Ben Khadra, Conseiller d’apprentissage / formateur au CSFMA d’Ariana